PARTICULARITES DES SEMELLES ORTHOPEDIQUES DU SPORTIF
Remarque: cette page est assez technique et s'adresse plutôt ( mais pas exclusivement ) aux professionnels de la podologie et de la médecine du sport.
INTRODUCTION : quelques évidences qui n' apparaissent pas toujours comme telles !
Par définition, l’orthèse plantaire du sportif est faite pour le sport ! Cela veut dire qu’elle ne peut être conçue et confectionnée qu’à partir de l’analyse du geste sportif, avec les chaussures habituellement utilisées. Il est donc fondamental, chez ces sujets, d 'étudier à la fois le matériel et le geste.
En effet, les seules données cliniques issues de l’examen
statique sur le podoscope (nécessaire en première intention) ne peuvent
en aucun cas rendre compte des contraintes que subit le pied du sportif
pendant l’effort physique. Il n’est pas rare de constater (ceci est
surtout vrai pour le coureur de fond) que l’examen dynamique contredit
parfois complètement l’examen statique.
Ainsi, combien avons nous vu de coureurs appareillés avec un coin
pronateur, parce qu’on avait constaté un varus statique, alors que la
course s’effectue en totale pronation . Mais comme on ne l'a fait
courir à aucun moment de la consultation, on ne peut corriger...que du
mauvais coté !
Je suis stupéfait de constater combien de coureurs
à pied ont été vus en consultation, soi disant spécialisée, sans qu'on
ne les ai fait courir un seul instant, seul moyen, pourtant de déceler
le problème. C 'est aussi stupide que de vouloir régler le moteur d'une
voiture sans le faire fonctionner à un moment ou un autre.
Par définition, l’orthèse plantaire du sportif est faite pour faire du sport ! Cela veut dire que la correction réalisée pour le geste sportif ne correspondra pas forcément à celle qui serait nécessaire pour la ville. L’utilisation mixte n’est donc que rarement possible.
Par définition, l’orthèse plantaire du sportif est faite pour faire du sport ! Il est donc nécessaire de tenir compte de la spécificité du geste technique. A titre d’exemple, à quoi servirait un coin supinateur postérieur chez les sprinters puisque, par essence la course de vitesse s’effectue en digitigrade, le talon n’ayant jamais de contact avec le sol. Par ailleurs, certains sports imposent parfois au pied des positions ou contraintes tout à fait inhabituelles, la connaissance du geste technique est donc nécessaire.
La mode du thermoformage :
Voici 4 semelles de confort. Deux, sont de
banales semelles de propreté fournies avec les chaussures, une autre
est l'oeuvre d'un podologue du sport (un pur chef d'oeuvre
d'escroquerie et d'incompétence), la dernière venant d'une grande
enseigne de magasin d'articles de sport. Pour les avoir eues toutes en
main je peux certifier qu'elles ne présentent de différence que...dans
leur couleur ! Laquelle est une soi disant "semelle
podologique de correction " , cherchez l'erreur ?
Il ne suffit pas, comme on le
voit sur cette photo, de mouler « à la va-vite »
sur le relief du pied, une résine ou un EVA coloré pour que la magie du
thermoformage opère comme par miracle. Si l’on n’ajoute pas dans un
second temps les corrections nécessaires, cette pseudo-orthèse ne sera
alors qu’un placebo, équivalent à la semelle de propreté
d’origine, et remplissant la même fonction : un remplissage
confortable et rien d’autre. L’efficacité d’une semelle ne
réside pas dans son procédé de fabrication, mais uniquement dans les
corrections qu’elle impose au pied, quelle que soit la technique de
mise en œuvre. A ce titre les semelles traditionnelles ( réalisées avec
les matériaux du thermoformage ) sont globalement aussi efficaces que
les semelles thermoformées.
Ces quelques mises au point apparaîtront polémiques pour les uns, simplistes pour les autres. Toutefois, si je tiens à ces précisions c’est que ma pratique quotidienne me fournit de bonnes raisons de constater des erreurs et des échecs thérapeutiques, pour avoir oublié ou méconnu ces quelques notions de bon sens.
Importance de l’examen dynamique :
On aura également compris que l’examen clinique ne peut dans ce cas se limiter à l’examen sur podoscope et à l’étude de la marche. Les schémas biomécaniques classiques ne sont pas transposables, d’autant que les efforts et les contraintes sont variables d’une discipline à l’autre. Il est donc impératif d’examiner le sujet en action et situation de geste technique. il ne faut pas hésiter à lui demander de simuler son activité, surtout si la discipline en cause vous est mal connue, c’est souvent le seul moyen de « comprendre les souffrance de ce pied » pour pouvoir élaborer une réponse orthétique adaptée. Cet examen sera d’abord fait pieds nus puis, si la discipline le permet, avec les chaussures.
En résumé, pour appareiller le sportif il faut se souvenir :